Site de la commune d'Augnat
Origines du nom
(Extrait du Dic. Etym. Albert Dauzat)
Augnat cf Annay
du latin Alnus = Aulne + suff. iacum
Annay-Annois-Aulnay-Launay-Launois-
Lannoy-Aulnoye-Auneau-Aulnizeux-
Anneot-Aunou-Auneuil-Aulnat-(Alneco XIe s.)-
Aunac-Augnax-Augne
Augnat constitue l'héritière de l'ancienne Aviniacum.
Le hameau primitif s'est donc développé à partir de la villa* d'Avinius, un important propriétaire terrien. L'endroit est mentionné sous le vocable d'Auniac dans un texte de
1445 et semble évoquer alnus : l'aulne.
*Ce que les Romains appelaient villa constituait en fait un ensemble de bâtiments se dressant au centre du fundus, immense exploitation agricole couvrant parfois une
centaine d'hectares, utilisés pour la culture (céréales, fruits) et l'élevage.
Historique de la commune
("Histoire des Communes du Puy-de-Dôme", arrondissement d'Issoire sous la
direction d'A.-G. MANRY ; ed.Horvath)
Augnat se trouve sur une hauteur dominant la rive droite de la Couze, son sol est complexe, "le géologue a beaucoup a y observer". Au nord-ouest du village, de l'autre
côté de la rivière, existe un fillon de plomb argentifère. Sur la Couze jaillissent deux sources minérales froides, à Barège. D'après une analyse faite par le docteur Nivet, elles seraient
indiquées pour traiter l'anémie, la gravelle, les troubles digestifs...
Au XVIIIe s. Augnat était considéré comme étant en partie "pays de Limagne", mais dans l'ensemble ayant une agriculture médiocre ; en 1788 on y dénombrait 40 simples
journaliers, 12 mendiants et 12 émigrants temporaires réguliers exerçant le métier de ramoneur.
L'évêque de Clermont visita la paroisse en 1779 ; placé sous le patronage de sainte Marthe, elle n'avait pas de fabrique faute de revenus, la confrérie n'était pas mieux
favorisée. Les enfants "quoique assidus au catéchisme étaient médiocrement instruits parce qu'ils sont bornés nous a t-on dit". Une chapelle domestique "décente et pourvue" existait au château de
Letz.
Vers 1860, d'après J.-B. Bouillet, l'agriculture "sans être dans de bonnes conditions est cependant mieux soignée que dans la commune d'Apchat qui la joint". 684 hectares
étaient alors en terres labourables, 84 en vignes, 15 en bois... "La propriété étant très divisée, on ne peut y faire que de la petite culture au moyen de l'araire".
Les seigneurs d'Augnat sont assez mal connus. Au XIVe s. on trouve une famille portant le nom du village ; puis au XVe les de Pons qui rendaient hommage au duc de
Bourbon, seigneur de Mercoeur. Ensuite Augnat dut être réuni à Mercoeur car au XVIIIe s. son seigneur était le même, c'est-à-dire le prince de Conti. Les Templiers possédèrent des biens dans la
paroisse.
Au nord-ouest, de l'autre côté de la Couze, le hameau du Letz formait une seigneurie distincte qui, depuis le XVIe s., au moins, appartenait à la famille de Chany. A la
fin du XVIIe s. elle fut vendue à Joseph Morin, bourgeois d'Ardes, elle resta dans sa descendance jusqu'en 1789.
Liste des Maires successifs et de leurs Adjoints de 1800 à 1900
(Extrait du Dic. Etym. Albert
Dauzat)
Années | Maires | Adjoints |
1800-1809 | RODDE-LAMARGE | PORTAIL |
1809-1812 | TREMEUZE | RIBEYROLLES Gilles |
1812-1822 | PEYDIERE DE VEZE Pierre Fils | RIBEYROLLES Gilles |
1822-1826 | PEYDIERE DE VEZE Pierre Fils | ABEL Pierre |
1826-1831 | ABEL Pierre | RACHER Antoine |
1831-1832 | ROUX Jean-Dixain | RACHER Antoine |
1832-1836 | ROUX Jean-Dixain | BOYER Jean |
1836-1840 | ROUX Jean-Dixain | RIBEYROLLES Jean Ainé |
1840-1843 | ROUX Jean-Dixain | ABEL Pierre |
1843-1844 | BIZARD Pierre | ABEL Pierre |
1844-1846 | BIZARD Pierre | BOYER Pierre |
1846-1848 | PEYDIERE DE VEZE Pierre-J.H. | PRADIER Pierre |
1848-1848 | CHAMERLAT Léopold | BIZARD Pierre |
1848-1855 | CHAMERLAT Léopold | BROSSEL-MANDONNIER Jean |
1855-1862 | CHAMERLAT Léopold | FAUCON Jean |
1862-1873 | ANDRAUD Antoine | BROSSEL François |
1873-1876 | BOYER Jean-Abel | BROSSEL François |
1876-1884 | BOYER Jean-Abel | PRADIER Jean |
1884-1888 | Bernus Jean | ABEL Jean |
1888-1892 | SABATIER Pierre | BOYER Jean |
1892-1896 | SABATIER Pierre | BARD Benoît |
1896-1900 | BARD Julien | RIVET Charles |
Extrait du livre "Récits d'un touriste auvergnat" de J.-B. M. Biélawski
(achevé d'écrire à Issoire, le 1er octobre 1887)
"[...] Non loin de
Riben, au-dessus de Scourdois, sur la rive droite du ruisseau de Chadefaux, petit affluent de la Valove, à une centaine de mètres des maisons et à cinq mètres de profondeur, dans une carrière de
sable appartenant à M. de Chamerlat, on a trouvé des dents et des débris de mâchoire fossiles de rhinocéros. M. l'abbé Faure, curé d'Augnat, a déposé ces objets au musée du grand séminaire de
Montferrand et les a soumis à l'examen d'un érudit de premier ordre, M. l'abbé Lavaud de Lestrade, directeur.
Les sables en question se trouvent au milieu des argiles bigarrées, rouges, jaunes, vertes, qui remontent, selon les géologues, à l'époque terciaire (miocène). On sait
d'ailleurs que le rhinocéros a fait une apparition dès la période tertiaire, mais que son existence s'est prolongée en Auvergne jusqu'au quaternaire.
Quel que soit leur âge, ces argiles, d'un très bel effet par suite de leur dégradation par les eaux, ont acquis un grand développement aux environs d'Yssoire et en
particulier dans le bassin du Lembron.
Dans sa minéralogie du Puy-de-Dôme, notre ami F. Gonnard rappelle la charmante description que H. Lecoq, ce savant que l'Auvergne n'oubliera jamais, en a faite dans ses
Epoques géologiques. Gonnard ajoute : "Près de la Brugière, elles (les argiles) se chargent de sesquioxide de fer, et, à Madriat, elles finissent par passer à un véritable minerai où M. Baudin,
ingénieur des mines, a trouvé parfois jusqu'à 60 pour 100 de sesquioxide, soit environ 40 pour 100 de fer métallique.
C'est au milieu des argiles ocreuses d'Augnat, surtout de Madriat et la Brugière, au dessous du château de Letz, que se trouvent les gisements d'alunite que l'on a
exploités pendant un certain temps.
L'alunite se présente sous la forme de boules d'un beau blanc englobées dans l'argile rouge, et que l'on extrait au pic et à la pioche au moyen de longues galeries
souvent étagées. - Alimentée par une industrie qui fournissait un kaolin utilisable pour la fabrication du papier, l'usine de Barèges a cessé de fonctionner faute de fonds. Dans une
publication récente, intitulée Coup d'oeil géologique sur le canton d'Ardes, le docteur G. Roux, professeur à Lyon, donne d'intéressants détails sur cet objet : nous dirons avec lui que l'on
rencontre par là de belles dentrites de manganèse et des cristaux de barytine (sulfate de baryte) un peu ternes.
Les paroisses d'Augnat et de Madriat faisaient autrefois partie du duché de Mercoeur et étaient comprises dans le mandement d'Ardes.
La population d'Augnat s'élève au chiffre de 410 habitants. - Son église est sous le vocable de sainte Marthe. L'abside, le transept et le clocher appartiennent au roman
de la fin du XIe siècle : le surplus est du quinzième. D'après une tradition, rappelée par A. Mallay, il y avait quatre cloches magnifiques qui auraient été fondues en 1793 pour fabriquer des
canons.
Madriat est une faible commune de 230 âmes environ. Elle possède une petite église romane bien conservée. Son nom signifie lieu abondant en bois.
Nous sommes ici dans la vallée inférieure de la Couze d'Ardes. De tous les côtés sourdent de nombreuses sources d'eaux minérales qui déposent un travertin calcaire.
Les deux principales sources, dans la commune d'Augnat, sont celles de la Colline et du Cerisier, découvertes par le docteur Pascal, directeur de l'Institut
hydrothérapique Passy-Paris. Une troisième, très abondante, coule sans emploi.
Dès 1878, M. Truchot a constaté dans les eaux minérales de Barège (nom collectif) une proportion relativement considérable de lithine, se rapprochant des doses les plus
fortes trouvées dans les eaux d'Auvergne.
M. Girard, chef du laboratoire municipal de Paris, les a analysées depuis avec le plus grand soin. Toniques et digestives, ferrugineuses et gazeuses, comme leur voisines
de Chabetout, elles contiennent plus de carbonate de chaux, un peu moins d'arsenic, une proporsion plus forte d'acide phosphorique et de lithine. Elles ont une action puissante dans la
chloro-anémie.
Selon toute apparence, les eaux minérales de la région de Barège ont été utilisées depuis fort longtemps. Elles étaient certainement connues et fréquentées lors de
l'époque gallo-romaine. [...] "
"[...] Après avoir musé pas mal de temps au fond de ce véritable entonnoir, nous éprouvons le besoin de respirer plus à l'aise. Avec notre ami M. Groisne, dans l'aimable
société duquel nous avons flané aujourd'hui, nous grimpons la côte d'en face non sans nous arrêter de temps à autre pour reprendre haleine. L'ascension n'est pas facile : le but semble s'éloigner
comme à plaisir.
Chemin faisant, nous reconnaissons de nombreuses traces glaciaires. Plus tard, nous essayerons donner quelque idée d'un phénomène qui contribua énergiquement à préparer,
pour une part, la physionomie actuelle de notre région. Nous avons consulté au préalable notre savant ami A. Julien, professeur de géologie et minéralogie à la Faculté des sciences de
Clermont-Ferrand. C'est lui, le premier, c'est Julien qui reconnût, révéla l'existence des glaciers de l'Auvergne.
Nous marchons à présent sur le squelette de la montagne, blocs détachés des noirs frontons qui se penchent vers l'abîme, ruines amoncelées au milieu desquelles on croit
reconnaître un semblant d'ordonnance, des cases écroulées, une sorte de grossière nécropole. Aurions-nous là les vestiges d'une cité mégalithique, de l'Augnat des temps primitifs ?....... Qui
sait ?..... Nous sommes au pied de la falaise de basalte. Le plus pénible reste donc à faire. En avant donc ! L'escalade n'est pas commode.
Nous gagnons enfin le faîte, et nous sommes presque surpris de trouver par là une grande plaine marécageuse au centre de laquelle miroite un petit lac.
Les hauts plateaux sont en effet les condensateurs providentiels des vapeurs de l'atmosphère, d'autant plus puissants qu'ils sont élevés. Ce sont les vastes réservoirs où
s'alimentent nos sources et nos cours d'eau. Puissent-ils ne s'épuiser jamais, ces réservoirs si précieux !
Du point où nous sommes, en tournant le dos à la petite Limagne de Saint-Germain, nous contemplons un panorama d'une sauvage et sombre majesté.
[...] "
Archives
Bulletin des Lois de
1843
Bulletin du ministère de l'Intérieur de 1773